Étude HYPOG01 : étude de phase 3 randomisée comparant l’efficacité de la radiothérapie hypofractionnée avec celle de la radiothérapie standard en termes d’apparition de lymphoedème chez des patientes ...

Mise à jour : Il y a 4 ans
Référence : RECF3805

Étude HYPOG01 : étude de phase 3 randomisée comparant l’efficacité de la radiothérapie hypofractionnée avec celle de la radiothérapie standard en termes d’apparition de lymphoedème chez des patientes ayant un cancer du sein pour lesquelles une irradiation des ganglions lymphatiques régionaux est indiquée.

Femme Homme | 18 ans et plus

Extrait

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Il représente plus du tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme. Un cancer du sein résulte d'un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient et forment le plus souvent une masse appelée tumeur. Il en existe différents types qui n’évoluent pas de la même manière. Les cellules cancéreuses peuvent rester dans le sein ou se propager dans d’autres organes : on parle alors de métastases. Les patientes atteintes d'un cancer du sein au stade précoce, après une mastectomie ou une chirurgie conservatrice, sont traitées par radiothérapie standard (dose totale de 50 Gy répartie sur 5 semaines en 25 fractions). La radiothérapie locale dépend de l'extension et des caractéristiques de la maladie. Par ailleurs, en présence de facteurs de risque de récidive, une dose additionnelle appelée boost peut être administrée. Un lymphoedème du bras est un gonflement provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe. C’est un effet secondaire possible de tout traitement réalisé au niveau de l’aisselle. Il existe un risque plus élevé de lymphoedème quand la chirurgie au niveau de l’aisselle est associée à la radiothérapie, notamment des ganglions régionaux. Récemment, il a été montré qu’une radiothérapie du sein hypofractionnée, c’est-à-dire effectuée sur une période plus courte (3 semaines au lieu de 5 semaines) que dans les schémas standard présentait un intérêt, notamment un risque plus faible d’apparition de problèmes de santé liés à la radiothérapie. L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité de la radiothérapie hypofractionnée avec celle de la radiothérapie standard en termes d’apparition de lymphoedème chez des patientes ayant un cancer du sein pour lesquelles une irradiation des ganglions lymphatiques régionaux est indiquée. Les patientes seront réparties de façon aléatoire en deux groupes : les groupes A et B. Les patientes du groupe A recevront une radiothérapie du sein 5 jours par semaine pendant 3 semaines. Les patientes du groupe A candidates pour une dose totale de radiothérapie plus élevée (boost) seront réparties en 2 sous-groupes selon le choix de l’investigateur : 1- Les patientes du sous-groupe A1 recevront une radiothérapie 5 jours par semaine pendant 3 semaines, correspondant à un nombre total de 15 fractions. Elles recevront également un supplément (boost) de radiothérapie les 5 premiers jours de la 4e semaine et les 3 premiers jours de la 5e semaine, correspondant à un nombre total de 8 fractions supplémentaires. 2- Les patientes du sous-groupe A2 recevront une radiothérapie avec une dose plus élevée au niveau d’une zone spécifique définie pour ce traitement comprenant une dose d’irradiation supplémentaire simultanée (boost simultané intégré). Les fractions de radiothérapie seront répétées 5 jours par semaine pendant les 3 premières semaines et les 3 premiers jours de la 4e semaine. Les patientes du groupe B recevront une radiothérapie du sein 5 fois par semaine pendant 5 semaines. Les patientes du groupe B candidates pour une dose totale de radiothérapie plus élevée (boost) seront réparties en 2 sous-groupes selon le choix de l’investigateur : 1- Les patientes du sous-groupe B1 recevront une radiothérapie 5 jours par semaine pendant 5 semaines, correspondant à un nombre total de 25 fractions. Elles recevront ensuite un supplément de radiothérapie les 5 premiers jours de la 6e semaine et les 3 premiers jours de la 7e semaine, correspondant à un nombre total de 8 fractions supplémentaires. 2- Les patientes du sous-groupe B2 recevront une radiothérapie avec une dose plus élevée au niveau de la zone spécifique définie pour le boost simultané intégré. Les fractions de radiothérapie seront répétées 5 jours par semaine pendant les 5 premières semaines et les 3 premiers jours de la 6e semaine, correspondant à un nombre total de 28 fractions. Les patientes seront revues lors de la 3e semaine du traitement de l’étude, puis 6 mois, 1, 2, 3, 4, 5 et 10 ans après la répartition aléatoire pour un suivi de l’apparition potentielle de lymphoedèmes, un suivi des évènements indésirables potentiels, une évaluation esthétique, fonctionnelle et de la qualité de vie.


Extrait Scientifique

Il s’agit d’une étude de phase 3 randomisée, en groupes parallèles et multicentrique. Les patientes sont randomisées en 2 bras : - Bras A (expérimental - hypofractionné) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 40 Gy, à raison de 2,67 Gy par fraction, 5 fractions par semaine, pendant 3 semaines. Les patientes du bras A candidates pour un boost de radiothérapie seront réparties en 2 groupes selon le choix de l’investigateur : 1- Groupe A1 (boost séquentiel) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 40 Gy dans le volume cible anatomo-clinique (CTV) de la glande mammaire, à raison d’une fraction par jour, 5 jours par semaine pendant 3 semaines. Elles reçoivent ensuite un boost de radiothérapie, à raison d’une fraction par jour dans le CTV, lors des 5 premiers jours de la 4e semaine et des 3 premiers jours de la 5e semaine, correspondant à un nombre total de 8 fractions et une dose totale de 16 Gy. 2- Groupe A2 (boost simultané intégré – SIB) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 42,3 Gy dans le CTV de la glande mammaire, à raison de 2,35 Gy par fraction, 5 fractions par semaine et un boost de 52,2 Gy, à raison de 2,9 Gy par fraction, 5 fractions par semaine pendant les 3 premières semaines et les 3 premiers jours de la 4e semaine, pour un total de 18 fractions. - Bras B (standard normofractionné) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 50 Gy, à raison de 2,0 Gy par fraction, 5 fractions par semaine, pendant 5 semaines. Les patientes du bras B candidates pour un boost de radiothérapie seront réparties en 2 groupes selon le choix de l’investigateur : 1- Groupe B1 (boost séquentiel) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 50 Gy dans le CTV de la glande mammaire, à raison d’une fraction par jour, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines. Elles reçoivent ensuite un boost de radiothérapie, à raison d’une fraction par jour dans le CTV, lors des 5 premiers jours de la 6e semaine et les 3 premiers jours de la 7e semaine, correspondant à un nombre total de 8 fractions et une dose totale de 16 Gy. 2- Groupe B2 (boost simultané intégré – SIB) : les patientes reçoivent une radiothérapie de 51,52 Gy dans le CTV de la glande mammaire, à raison de 1,84 Gy par fraction, 5 jours par semaine, et un boost de 63 Gy dans le CTV, à raison de 2,25 Gy par fraction, 5 jours par semaine, pendant les 5 premières semaines et les 3 premiers jours de la 6e semaine. Les patientes sont revues lors de la 3e semaine du traitement de l’étude, puis 6 mois, 1, 2, 3, 4, 5 et 10 ans après la randomisation pour un suivi de l’apparition potentielle de lymphoedèmes, un suivi des évènements indésirables potentiels, une évaluation esthétique, fonctionnelle et de la qualité de vie.;


Objectif principal

Comparer l’efficacité de la radiothérapie hypofractionnée avec celle de la radiothérapie standard.;


Objectif secondaire

Évaluer l’amplitude de mouvement de la partie supérieure du bras. Évaluer l’aspect esthétique des tissus selon l’échelle LENT-SOMA. Évaluer l’aspect esthétique selon la satisfaction de la patiente et le score BIS (Body Image Score). Évaluer l’aspect esthétique global selon l’échelle de Harris. Évaluer la toxicité de la radiothérapie selon les critères CTCAE V4 et les critères RTOG/EORTC. Évaluer la survie sans progression de la maladie locorégionale et la survie sans progression de la maladie à distance. Évaluer la survie spécifique au cancer du sein et la survie globale. Comparer les schémas de radiothérapie en fonction de leur coût à l’aide de l’indicateur QALYS. Évaluer la qualité de vie des patientes à l’aide des questionnaires EORTC QLQ-C30, EORTC BR23 et Euroqol EQ-5D5D.


Critère d'inclusion

  • Femme d’âge ≥ 18 ans.
  • Cancer du sein invasif de type pT1-3, pN0-N3, M0 traité par une chirurgie radicale, quel que soit le statut des récepteurs aux oestrogènes, le statut des récepteurs de la progestérone, le degré de la malignité et le statut HER2, et pour lequel une radiothérapie des ganglions régionaux est indiquée d’après la dissection des ganglions lymphatiques axillaires. La dernière chirurgie doit avoir été effectuée dans les 8 semaines précédant la randomisation sauf pour les patients ayant reçu une chimiothérapie adjuvante antérieure terminée dans les 4 semaines précédant la randomisation ou dans les 42 jours suivant la dernière chirurgie. Les patientes ayant eu une mastectomie sont autorisées.
  • Indice de performance ≤ 2 (OMS).
  • Contraception efficace pour les patientes en âge de procréer durant l’étude et pendant au moins 3 mois après la fin du traitement de l’étude.
  • Patiente affiliée ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale.
  • Consentement éclairé signé.

Critère de non inclusion

  • Patiente pour laquelle un boost d’un ou plusieurs ganglions régionaux est indiqué.
  • Cancer du sein antérieur ou carcinome canalaire in situ du sein antérieur.
  • Cancer du sein bilatéral.
  • Pathologie du tissu conjonctif sauf si elle ne constitue pas une contre-indication à la radiothérapie.
  • Autre cancer que celui du sein, à l’exception d’un cancer en rémission complète depuis plus de 5 ans et présentant un faible risque de récidive. Ceci est valable pour tous les cancers à l’exception des cancer suivants : carcinome in situ du col de l’utérus, mélanome in situ, carcinome basocellulaire de la peau, carcinome épidermoïde de la peau.
  • Chimiothérapie néoadjuvante antérieure pour réduire le stade du cancer sauf si un boost dans les zones des ganglions régionaux après chirurgie n’est pas indiqué.
  • Radiothérapie antérieure du thorax.
  • Contre-indication à la radiothérapie.
  • Toute condition pouvant empêcher la patiente de se conformer aux contraintes du protocole.
  • Participation à une autre étude thérapeutique à l’exception des études observationnelles à condition que la collecte des données n’interfère pas avec la participation de la patiente à cette étude.
  • Femme enceinte ou en cours d’allaitement.